A droite.. Non! A gauche après le Mordor..

Dans le jeu de rôles, les cartes sont l’interface qui nous fait entrer dans un monde d’imaginaire. On imagine les montagnes, les rivières et notre esprit parcourt ces terres et océans, ces planètes et trous noirs tel un Magellan de l’imaginaire sans quitter la table de jeu.

On retrouve bien sûr la carte dans la Fantasy mais hélas, on retrouve aussi ce que l’on peut appeler « le syndrome de la carte ». C’est bien souvent un signe de paresse: des auteurs dessinant à la hâte une carte, mettant des noms étranges. Cela a pour résultat que l’on peut jeter 80% de la production de fantasy car ce n’est pas une carte qui va sauver une intrigue banale couplée à un style d’écriture calamiteux. Notre ami John Ronald Reuel a fait bien des émules mais surtout bien des ersatz.

Les cartes n’ont pas besoin d’être très originales. Dans Bloodlust, le monde de Tanaephis est celui de l’Antarctique. Celui de Westeros est aussi le monde déformé. D’ailleurs l’expansion de la carte dans cet univers s’est faite sous la pression des fans. Au fil des tomes, la Narrow Sea s’est rapprochée de plus en plus de Westeros et Martin a bien signalé que la carte avait des approximations (il a eu le malheur de dire que le mur faisait 300 km de long, ce qui a créé une échelle involontaire et une armée de fans s’est précipitée pour sur-analyser la moindre des distances). D’une carte incomplète nous sommes arrivés à cela,

pour la plus grande joie de tous et pour les fans ultimes de l’œuvre. Bien sûr, mis à part ceux qui font du jdr, acheter juste les cartes tient beaucoup de la collection et certains commentaires laissent penser qu’une confusion avec un vrai livre a eu lieu. Pour ma part, malgré la beauté de ses cartes, elles ne rivalisent pas avec la beauté faussement naïve et pseudo-médiévale de J.E. Fullerton, anciennement connu sous le pseudo de Other-inLaw. Alors que la saga n’était pas encore la machine à Lannister d’HBO qu’elle est maintenant et que les fans de la première heure étaient entre eux, ses cartes faisaient les beaux jours de Deviant Art avant de disparaître du jour au lendemain. Officiellement pour aucune bonne raison, officieusement à la suite d’un coup de fil par un monsieur en costume cravate. Elles sont néanmoins de retour plus librement et elles sont débordantes de créativité. Elles ne sont pas toujours idéales à imprimer (comme la superbe carte toute en hauteur de Westeros) mais elles étaient une source inestimable d’information et pouvaient aisément être utilisées en jeu.

Le web regorge donc de sites de cartes et elles pourront vous aider  à créer des univers aussi imaginaires qu’éphémères, dans vos moments de rêvasseries et en voici quelques uns:

http://www.fantasticmaps.com/

http://io9.com/the-most-incredible-fantasy-maps-youve-ever-seen-474420566

ou encore

http://freefantasymaps.org/

enfin, la guilde (en anglais) des cartographers est une vraie caverne d’Ali Baba (merci à la page Facebook Discussions de Rôlistes pour ce lien).

La science fiction n’est pas en reste non plus mais il faut reconnaître que le genre s’y prête moins. C’est une feuille blanche avec des points (ou l’inverse), somme toute. Et il est toujours intéressant de voir que dans la science fiction, les planètes ont bien souvent un seul climat. D’Arrakis ou Caladan en passant par Hoth ou Tatooine, présentateur météo doit y être le travail le plus ennuyeux. Et on admirera tous la chance de Luke quand il réussit à trouver Yoda, juste dans le bon marécage en arrivant sur Dagobah. Néanmoins, la fée internet nous offre de très belles images pour voyager comme une petite sonde qui chasse les comètes:

Sur ce blog vous trouverez une pléthore de cartes pour Starwars, Battlestar Galactica et autres Firefly/Serenity. Elles donnent envie d’avoir des imprimantes laser couleur format A1 et sont un véritable pour certaines un véritable travail d’exégète.

Dans le jeu de rôle, les plus anciens se rappellent de Patrick (Empires et Dynasties) Durand-Peyroles et de ses magnifiques cartes. Celle de Laelith, parue dans un Casus Belli de légende, n’a pas pris une ride et provoquait déjà un « wow effect » bien avant que cette expression n’existât (caser un subjonctif, + 2 XP):

Quand on voit comment TSR au même moment massacrait la belle cité de Lankhmar, on avait vraiment de la chance:

Pour ceux qui se demandent ce que sont ces carrés blancs, il s’agit de cases à mettre pour la génération de quartiers. En effet, une partie du livret présentait des morceaux de ville pour pouvoir la personnaliser. Une fausse bonne idée, conséquence de la « générationite aiguë » dont souffre ADD. Ce détail a été corrigé dans les éditions qui ont suivies et notamment avec la peu connue version Runequest de Mongoose Publishing (même si celle-ci est assez laide)

Si vous avez la fibre créatrice, voici un tutoriel pour créer vos cartes si vous maîtrisez Photoshop ainsi que des conseils succincts ici.

Et si vous voulez créer des univers sans véritable dons pour dessiner voici donc un lien vers des cartes de fantasy vierges: http://tinyurl.com/lsmv9zp ou vous pouvez toujours vous rabattre sur le logiciel gratuit Autorealm.

Dans la rubrique divers, voici une somptueuse carte, mise en abyme de la SF et du fantastique. Regardez-là et vous ne pourrez plus jamais dire que vous n’avez rien à lire:

Enfin, pour finir notre voyage, je vous laisse avec le podcast 37 d’Elbakin sur les….cartes.

Bon voyage!

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